L’importance de la journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Au Comité FrancoQueer de l’Ouest, nous essayons toujours d’ajouter une touche personnelle à chaque reconnaissance du territoire lors de nos nos évènements. 

Pour nous, il est important de ne pas simplement répéter les mêmes faits encore et encore, mais plutôt de creuser un peu plus, de rechercher des faits et histoires souvent oubliées, et de réfléchir à notre lien avec le territoire.  Le réflexe humain est souvent de vouloir ignorer les aspects problématiques du passé, de se convaincre qu’il n’affecte pas le présent.  Cependant, le processus de guérison est facilité par, et même requiert possiblement,  une honnêteté de la part des parties coupables.  Nous croyons  que c’est en partageant les histoires que nous pouvons les garder en vie, et cela permet de souligner la présence et la vivacité constante des peuples autochtones.  Nous voulons faire de même en ce 30 septembre, en discutant de l’origine de la journée du chandail orange, qui devint plus tard cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation que nous connaissons bien.

En mai 2013, un groupe d’anciens élèves du pensionnat Mission Saint-Joseph, ainsi que leurs familles, et différentes organisations locales, se sont rencontrés à Williams Lake en Colombie-Britannique.  Le but de cette rencontre était d’adresser les traumatismes vécus dans ce pensionnat, et les nombreux autres endroits à travers le Canada, et d’essayer de commencer un processus de guérison.  Se rendant compte de l’importance de cet événement, une décision fut prise de partager cet effort.  Une importante personne dans cet effort fut Phyllis (Jack) Webstad, la fondatrice de la journée du chandail orange.  Nous vous suggérons fortement de lire son histoire,  mais en résumé, en arrivant à l’école, elle portait fièrement un nouveau chandail orange qui lui avait été donné par sa grand-mère. Ce nouveau chandail lui a immédiatement été enlevé.  Depuis, la couleur représentait pour elle la famille, la culture, et la personnalité qui lui a été interdite le jour où elle a pénétré les murs de l’école résidentielle.  C’est donc pour cette raison que le chandail orange est devenu un symbole englobant ces traumatismes, ainsi que l’espoir de pouvoir en guérir. 

Le 30 septembre fut choisi pour des raisons similaires: c’est à ce temps-ci de l’année que les enfants étaient kidnappés et/ou forcés par la Gendarmerie royale ou des chefs religieux d’aller à ces pensionnats.  Les pensionnats et écoles résidentielles furent effectivement des outils de génocide, dans le sens propre du terme. Cent-cinquante-mille enfants ont été séparés de leurs familles et des centaines de corps décédés de maladies ou de maltraitance ont été enterrés dans des tombes non marquées.  Ils n’ont été retrouvés que récemment, et l’ont en déterre encore à présent. En 2020, la journée du chandail orange fut officiellement reconnu par le gouvernement du Canada, sous le nouveau nom de la Journée de la vérité et de la réconciliation.  Cette reconnaissance fait suite à la demande de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui proposa également 94 demandes d’actions afin de faciliter la réconciliation entre les institutions canadiennes et les multitudes de peuples autochtones.  

Il est important de noter que ce jour à pour but, non seulement, de reconnaître les horreurs du passé subi par les membres des peuples autochtones, mais également les enjeux systémiques les affectant encore.  Par exemple, plusieurs réserves souffrent toujours du manque d’accès à l’eau potable, les femmes autochtones demeurent disproportionnellement représentées dans les statistiques de meurtres et de disparitions, et les jeunes autochtones sont plus à risque  de troubles de santé mentale que la plupart des autres démographes de leurs âges.  La réconciliation, c’est le processus de renouvellement de relations entre Autochtones et colons, fondé sur le respect des connaissances autochtones de la terre, la coopération entre les peuples, et la reconnaissance de l’espace que l’on partage.  Le CFQO s’engage encore et toujours à offrir notre support aux différentes nations autochtones, incluant notamment, mais pas exclusivement, les personnes autochtones s’identifiant comme two-spirit ou autrement queer. 

​Nous voulons offrir notre support à tout effort de réconciliation, et nous nous engageons à améliorer les relations francophones, queers, et francoqueers, avec les différentes nations existant et endurant  toujours sur ces terres que nous désirons partager dans le futur, avec toute l’équité et le respect dont ces communautés sont dues.

Bonne Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.

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